A l’origine les universités d’été permettaient aux militants de rencontrer directement leurs dirigeants et à ceux-ci d’évaluer si leurs décisions étaient bien comprises. C’est pourquoi les universités d’été marquent désormais la rentrée politique dans notre pays, quelle sera la rentrée politique du Collectif des Associations Citoyennes ? ce n’est pas le boulot qui manque, un an de "macronisme" a fortement éprouvé les associations qui luttent pour reconstruire une société à finalité humaine. (extrait de la charte du CAC)

une ancienne caserne transformée en auberge de jeunesse, fut le cadre de la réflexion de cette année réunissant 80 personnes, pendant 3 jours à Amiens sur la Thématique : Face à la marchandisation : comment résister et construire ?

Le Mouvement de l’Economie Solidaire est fortement engagée dans cette réflexion et cette action, même si comme tout un chacun, le résultat des élections législatives et présidentielles nous obligent à penser autrement. Quoi faire face à un pouvoir qui a montré des les premiers jours de son action, sa volonté de briser la volonté des citoyens de prendre leur destin en main dans les associations ?

Dés le mois d’août 2017 la fin des emplois aidés et la confrontation à des milliers de licenciements nous imposaient une riposte face à cette nouvelle donne, comment combattre une politique qui privilégie les riches et veut anéantir plus de 50 ans de conquêtes sociales …

Quelles actions communes entre Associations et collectivités publiques, face à la rupture des solidarités et des droits, les chemins de la transition furent les thèmes de ces 3 jours où a dominé une volonté de débattre, échanger, construire dans un état d’esprit convivial et ouvert , démarche facilitée par la remarquable organisation du petit groupe de préparation qui avait multiplié les façons de faire, les méthodes et un accueil remarquable : débats, forums ouverts, conférence gesticulée, ballades militantes, ateliers, autant d’occasions de réfléchir aux atteintes aux libertés, à la financiarisation de l’action sociale, aux médias, aux transitions écologiques, aux communs à l’intersectionnalité, aux enjeux de la biodiversité, à la co-construction et à la démocratie locale.

Un grand absent, la question européenne, qui sera pourtant notre prochaine échéance législative et le rapport aux élus absents des débats, même si Mathilde Parot de la France Insoumise fut la seule à avoir fait le déplacement et à passer un très court moment avec le CAC. La question de l’abstention et la perte de confiance dans les élus (qu’ils soient associatifs, politiques ou syndicaux) est pourtant une question centrale, de même que celui du renouvellement des dirigeants, de la place des femmes, des jeunes, de la diversité sociale dans les organisations associatives.

Nous étions très peu nombreux, membres du MES, à Amiens même si peu de temps auparavant, au printemps une cinquantaine de personnes s’étaient retrouvés à la Maison des réseaux artistiques et culturelles à Paris, pour réfléchir ensemble aux perspectives de développement de l’Économie solidaire et si une grande partie des acteurs du MES participeront à Université d’été solidaire et rebelle des mouvements sociaux et citoyens, à Grenoble du 22 au 26 août , à la télévision citoyenne Faites de la télé dans le village de l’ESS à la fête de l’Humanité les 14, 15, 16 septembre, à la Fête des Possibles du 15 au 30 septembre 2018 dans toute la France…

Il faudra bien un jour que nous prenions le temps de réfléchir à d’autres formes d’organisation que celle qui consiste à organiser des événements, des actions de lutte et de mobilisation avec des réseaux de réseaux ou des fédérations de 3eme ou 4eme niveau. Par exemple pour cette université du CAC, je représentais Alice Guy production (association de cinéastes) qui est membre du CAC et du MES, lui même composé de collectifs locaux comme l’APES, ou de mouvement National comme l’UFISC, qui participe à la CRESS, qui participe à ESS France … et je travaille dans une coopérative Alicecoop qui participe à l’organisation du European Forum on social and solidarity economy de la GUE, alors, on fait comment pour s’y retrouver, pour avoir le temps (et les moyens) d’agir et de vivre ensemble...l’union est un combat plus que jamais !

François Bernard

Pour plus d’information sur l’Université voir le site du Collectif des Associations Citoyennes : http://www.associations-citoyennes.net

Et retrouvez l’interview de François Bernard lors de l’université ici