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Formation Mettre en œuvre une gouvernance collective : vers un référentiel . Acte 2

Le MES France en partenariat avec le MES Occitanie vous propose une nouvelle session de sa formation : Mettre en œuvre une gouvernance collective : vers un référentiel.

Si vous souhaitez améliorer vos pratiques en matière de gouvernance collective, inscrivez-vous à la prochaine session : du 2 au 4 mars 2022 !


Notre formation sur les gouvernances collectives poursuit un double objectif :

• sensibiliser les participant.e.s au principe selon lequel contribuer à des gouvernances collectives passe par observer et travailler sa gouvernance intérieure :
◦ tête/penser, cœur/émotions ; corps/action,
◦ s’observer avec bienveillance et s’exercer en pratique à réagir de différentes manières

• Mettre à plat les pratiques de gouvernances collectives dans nos organisations et s’appuyer sur ces faits pour coconstruire un référentiel commun de gouvernance collective :
◦ Coconstruire un référentiel avec les pratiques de nos organisations
◦ Vivre une situation de gouvernance collective : en participant à une communauté ayant un objectif commun qui compte, les participant.e.s pratiqueront différents outils de gouvernance
◦ Au fil des sessions, chaque "promo" s’intègre à la communauté du référentiel qui se veut inclusive et résiliente
◦ Tou.te.s ensemble, nous échafaudons progressivement un référentiel partagé.

Cette formation intègre une appropriation des méthodes et des outils de la coopération et de l’intelligence collective, mais mettre en acte des processus de gouvernance collective sans interroger la manière dont chacun d’entre nous agit dans l’action collective ne peut pas être suffisante.

Parce nos systèmes réactionnels sont nos principaux outils de communication avec les autres, travailler ensemble sollicite fortement nos émotions. Charge à chacun.e alors, d’apprendre à se connaître, avec indulgence et bienveillance, pour se donner les moyens d’observer, de comprendre, voire d’infléchir ses propres réactions pour fonctionner ensemble.

Nous vivons ces processus généralement de manière quasi inconsciente ; Le plus souvent, nous avons acquis, dans nos processus de sociabilisation (à l’école, en famille, dans le réseau amical et en situation de travail…) à expédier nos états d’âmes en nous concentrant sur le résultat, parce qu’il est difficile d’agir avec plusieurs niveaux de conscience : faire avec l’extérieur (les autres et notre environnement) et simultanément s’observer intérieurement avec patience et nuance.

Quand nos émotions nous donnent de l’énergie (toutes les nuances de la joie et dans une moindre mesure certaines dimensions de la colère : se sentir courageux.se, enthousiaste, détendu.e, confiant.e, excité.e, indigné.e, énervé.e, agité.e…), nous en profitons sans vergogne et sans nous en apercevoir. Et souvent, nous partageons cette énergie avec générosité.

En revanche, quand nos émotions nous freinent : les différentes facettes de la peur, de la tristesse et certaines de la colère (anéanti.e, crevé.e, découragé.e, désorienté.e, confus.e, déstabilisé.e, méfiant.e, paniqué.e, …), nous avons souvent honte de nous, sans même nous en rendre compte et ne sommes plus disponibles au collectif et aux relations qu’il nous procure. Plombé.e, nous n’avons plus d’énergie, nous nous sentons inefficaces et cherchons désespérément des solutions ou à comprendre ce qui nous arrive et là, souvent, face à la difficulté de s’observer avec bienveillance, surtout lorsqu’on à dépassé le stade de disponibilité, nous nous effaçons ou créons des complications : « L’enfer, c’est les autres ».

Là, c’est souvent l’effet de miroir qui nous fait réagir, le plus souvent tout à fait inconsciemment : il suffit que notre interlocuteur apparaisse, par un comportement ou un trait de caractère, qui nous parle, nous ressemble, à l’endroit où nous n’aimons pas nous voir pour que cela réactive chez nous quelques chose de douloureux. Et alors, sans nous rendre compte que cet effet de miroir qui nous irrite souvent plus que le comportement lui-même, nous déchargeons notre énergie négative en lui plaquant la responsabilité de notre énervement que nous passions à l’acte ou pas.

Ainsi, les effets de miroir, propices au travail sur soi quand on les observe, sont aussi des pièges relationnels, qui nous permettent souvent de nous dédouaner d’aller regarder du côté de nos biais cognitifs, nos vieilles blessures, nos marges de progrès, nos conflits intérieurs qui sont souvent activés par les conflits que nous vivons dans les collectifs…

Le conflit intérieur est aussi un grand impensé de notre société qui reconnaît plus facilement les comportements rationnels que ceux qui font apparaître des zones d’incertitudes ou des symptômes de dysfonctionnements. Le conflit intérieur est une tension entre quoi et quoi ? Entre qui et qui ? Sommes nous plusieurs à l’intérieur d’un même individu ? La plupart des courants de penser et de psychologie reconnaissent en effet que nous avons plusieurs part à l’intérieur de nous-mêmes et qu’elles peuvent entrer en conflit. Par exemple, comme La Fontaine le montre si bien dans La Cigale et la fourmi, nous sommes souvent confrontés aux tensions entre la part de nous qui veut faire quelque chose (l’envie, le désir, l’élan dans l’instant présent…) et celle qui nous dit ce que nous devons faire (pour assurer notre avenir, notre réputation, nos projets). Un autre éclairage de nos relations est alors d’observer nos désordres intérieurs.

Nombre d’entre nous sont de plus en plus conscient qu’apprendre à se connaître est nécessaire à la coopération. Prendre soin de soi et des autres ne sont pas 2 approches contradictoires bien au contraire, elles sont complémentaires et souvent indissociables. Bien que cela puisse sembler contre intuitif apprendre à respecter les autres passe par apprendre à se respecter soi-même.
Ces quelques lignes de conduites peuvent paraître évidentes mais se heurtent bien souvent à notre culte du résultat et un manque de pratique en conscience, Notre culte de la performance, de la compétition, mettent à mal le droit à l’échec et le fonctionnement humain d’apprentissage par petits pas et essais-erreurs.
En effet, la confiance en soi et en l’autre nécessaire à la coopération est souvent détournée, abîmée par nos réactions de défenses, nos stratégies d’anticipation et de contrôle, les injonctions et jugements incessants qui les accompagnent (« Attention, ça va mal se passer ! » « Y’a qu’à… Faut qu’on… », « tu devrais... ») et finalement le découragement, dernier rempart à notre intégrité avant le burn out : « Ah ben voila, c’est raté maintenant ! », « ce n’est plus la peine ».

Malgré toutes ces failles et impensés dans notre culture collective, nous construisons partout des méthodes et outils de fonctionnements pour coopérer et faire ensemble. Cette formation action souhaite créer un espace de collecte, de synthèse et si possible de réflexion pour prendre du recul ensemble sur nos gouvernances collectives.

Alors, sans prétention de résultat miraculeux, cette formation essaie de relier le Je au Nous, pour que coopérer, décider et agir ensemble ensemble devienne une réalité durable dans nos projets collectifs.

Programme :


Demi-journée 1 : Présentation du groupe initial et intégration des nouveaux.elles arrivant.e.s, adaptation de la nouvelle configuration du groupe

◦ Mise en confiance du groupe : interconnaissance, présentation/révision/ amendements des règles de vie du groupe, attentes individuelles…
◦ Se reconnecter à ce qu’il se passe en moi, lorsque j’interagis avec les autres : à partir d’un exercice pratique, observer les multiples micro-pensées qui nous traversent et à partir desquelles nous réagissons.
▪ exercice pratique en équipe
▪ questionnaire d’observation individuelle (conscientisation)
▪ partage en binôme
▪ travail en petits groupe : comment améliorer la coopération.

Demi-journée 2 : Présentation appropriation des travaux produits en session 1

• Pour les « nouve.aux.lles inscrit.e.s » : description du fonctionnement dans mon/notre organisation
• En parallèle les « ancien.ne.s » : synthètisent les productions de la session 1 pour les présenter aux nouve.lles.aux
• Mise en commun en « entresoi »
• Restitution originales


Demi-journée 3 : Observation de soi et des autres pour construire ses habilités relationnelles

A partir d’un exercice pratique, observation de soi et partage en binôme ou en petits groupes :
• Les perceptions, les préjugés, les jugements : les observer et les accueillir pour négocier avec son inspectrice.eur intérieur.e
• Pratique, observation de soi, freins réactionnels, partage en binôme et retour en groupe


Demi-journée 4 : à partir des productions de la 2ème demi-journée, co-construction d’un référentiel

• Mise en commun et pratique du processus cyclique de 5 grandes phases de gouvernance ouverte à ses membres, piliers d’une démocratie en pratique :
◦ Transparence de l’information, des contextes, problématiques à traiter, stratégies collectives,
◦ Conditions matérielles et accessibilité nécessaires à l’appropriation par tou.te.s pour se forger un point de vue, un avis,
◦ Temps et modalités d’expression et d’écoute pour partager les points de vue,
◦ Temps et modalités de débat pour donner sa place à chacun.e, délibérer et coconstruire le consensus,
◦ Temps et modalités de prise de décision pour amender, acter et célébrer le consensus partagé et ou arbitrer pour ne pas bloquer le fonctionnement

Demi-journée 5 : Pratique des conflits, creusets de créativité collective et ingrédients indispensables de la résilience : comment les vivre avec moins de violence réactive ? Quels outils de régulation ?

Match d’improvisation théâtrale (en équipes) : à partir de situations concrètes, pratiques relationnelles du conflit en cherchant les solutions inclusives et la réduction des violences réactionnelles
Théâtre forum (en grand groupe) : à partir des saynètes produites sur les réactions / conséquences des interactions intérieures

Demi-journée 6 : à partir des productions de la 4ème demi-journée, poursuite de la co-construction d’un référentiel

Pour une ou plusieurs des étapes ci-dessus (selon le temps de pratique nécessaire), les participant.e.s seront amené.e.s à réunir les informations, délibérer et décider collectivement
Chaque étape du processus fera l’objet d’un debriefing

Apports méthodologiques
• support cours
• pratique de nombreux outils, avec retour réflexif presque systématique
• documents ressources outils, méthodes, bibliographie et liens internet


Intervenants

  • Bruno LASNIER : Responsable de terrain chez Médecins Sans Frontières de 1994 à 2002 puis Directeur de l’Agence Provençale pour une Économie Alternative et Solidaire, de janvier 2003 à décembre 2014, il est aujourd’hui Coordinateur National du MES. Titulaire d’un Master2 Administration Économique et Sociale : Parcours Développement Local et Économie Solidaire à l’Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis. Il intervient en formation auprès de différents organismes, comme le CNAM Paris, sur des thématiques de l’ESS : Utilité sociale, financement des structures de l’ESS, méthodes coopératives et outils collaboratifs...
  • Alice OECHSNER DE CONINCK : Après 15 années dans l’habitat social et associatif (gestion locative, maîtrise d’ouvrage), elle accompagne l’habitat participatif (auprès des habitant.e.s et partenaires des projets). Après 8 années d’entreprenariat, elle coordonne aujourd’hui des projets associatifs dans l’économie solidaire (Cré-sol et recherche action au MES). Titulaire d’un Master 2 en Urbanisme (UPEC Paris Est), elle s’est formée à la coopération en 2012 et 2021 (Animacoop). Après une formation de formatrice, elle s’appuie sur les pédagogies actives et les démarches d’éducation polulaire pour intervenir dans différents domaines : coopération (postures, outils d’animation et de coopération, gouvernances collectives...), habitat participatif, conduite de projet, économie solidaire...
  • Kahina DJAHINE :Diplomée d’État architecte depuis 2015, elle perçoit le rôle de l’architecte comme un.e agent.e spatial.e et un.econstructeur.rice, c’est à dire un.e professionnel.le capable de comprendre et donner une analyse juste d’un contexte (spatial et social) donné . Elle oriente sa formation dans ce domaine et travaille dans le milieu associatif. Elle confirme son engagement en travaillant dans l’urbanisme transitoire (constructions éphémères au service de la population d’un quartier) où elle est chargé e de projets de structures dans l’espace public dans les quartiers prioritaires de la ville. Elle mène un travail de terrain alliant concertation innovante avec les habitants, conception des structures et partenariat avec les acteurs locaux, qu’ils soient institutionnels, sociaux ou encore habitants. Forte et curieuse de ces intéractions avec des publics très variés, y compris ceux souvent peu considérés, elle s’intéresse particulièrement à l’intéressement de tou.te.s aux stratégies d’organisation permettant la participation d’un plus grand nombre de personnes au pilotage de projets, notamment ceux allant dans le sens de plus de solidarité, de féminisme et plus d’écologie.

Conditions d’intervention :
Durée : 3 jours – 21 heures
Nombre de stagiaires maximum : 17
Pré-requis : Pas de pré-requis

Calendrier et lieu :

Deux sessions programmées en 2022 :
• du mercredi 2 au vendredi 4 mars 2022 à la Maison des réseaux artistiques et culturels, 221 rue de Belleville Paris
• une 3ème session est prévue au 4ème trimestre 2022, dont le lieu sera déterminé en fonction des inscriptions (Marseille, Lille, Paris, Tours, Dijon, Caen, Toulouse ?)

Tarifs
• Pour les salarié.e.s dans le cadre d’une prise en charge OPCO : Formation 3 jours :1 500 € (soit 500€/jour de présence effective). Cf chapitre « Publics visés »
• Pour les bénévoles : prise en charge via financement FDVA 2021 : Prix journalier en conscience , engagement moral lors de l’inscription (nombre de places limité à 8 par session).

Inscription en ligne : https://framaforms.org/inscription-a-la-formation-gouvernances-collectives-vers-un-referentiel-partage-session-2

Organisme de formation

Cette formation conçue par le MES France est proposée par le MES Occitanie-ADEPES, Organisme de Formation spécialisé dans l’Economie Sociale et Solidaire. N° d’activité : 73 31 05464 31 - cet enregistrement ne vaut pas agrément de l’Etat - Référence Datadock n°00018557. Démarche Qualiopi en cours de certification.
MES Occitanie - ADEPES :
Bureaux : 43, rue de Bayard, le Bocal, 31 300 Toulouse
Siège postal : 2, rue Lizop, 31 100 Toulouse
Informations complémentaires
Alice Oechsner de Coninck : alice.oechsner@le-mes.org / 06 95 378 378
Bruno Lasnier : contact@le-mes.org / 06 10 43 24 51
Bérénice Dondeyne (administration) : contact@adepes.org / 06 65 24 56 32

Dossier de presentation Formation gouvernances collectives vers un referentiel session 2 du 2 au 4 mars 2022